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Russie

samedi 4 décembre 2010

Les mines d'argent de Potosi

Nous voici à Potosi, la ville aux mines d'argent, de zinc, de plomb.
A l'époque coloniale cette ville comptait autant d'habitants que Paris à la même époque. Ici sont morts des millions d'esclaves indiens puis africains.

Nous avons visité ces mines pour comprendre les conditions de travail des mineurs.
Après une visite rapide de l'atelier où concasseurs et produits chimiques permettent de séparer le minerai des "déchets", nous entrons dans la mine vêtus d'un pantalon, d'une blouse et d'un casque. On avance dans la galerie sur 200m. Par moment il faut se plier en 2 pour pouvoir progresser au coeur de la mine. Ici, nous assistons à l'extraction de minerais. Deux mineurs creusent la roche et chargent un wagonnet qui pèsera plus d'une tonne au moment de le pousser vers la sortie de la mine.
Ensuite nous nous dirigeons vers l'étage inférieur. Pour cela, on marche à 4 pattes, on rampe dans la poussière, on tousse, on a très chaud ! Le passage est vraiment ardu.
En bas on retrouve Don Luis, 56 ans, doyen de la mine. Dans sa famille ils sont mineurs depuis plusieurs générations. On retrouve d'ailleurs son fils et ses neveux à quelques mètres en train d'extraire des pierres qui serviront à boucher une galerie qui communique avec un autre secteur pour éviter les tensions. En effet, chaque équipe de mineurs paye un droit d'exploitation à une coopérative qui possède un secteur. Mais comme il n'existe pas de cartographie précise des mines, chacun doit défendre son territoire. Voilà pourquoi il faut éviter toute connection entre galeries.

Pour supporter les conditions de travail très difficiles (chaleur, poussière et efforts intenses pendant de longues heures), les mineurs mastiquent de la coca et boivent de l'alcool à 96 degrés...
La pause repas ? Il n'y en a pas, la coca remplace le déjeûner et leur permet de tenir parfois plus de 24h sans sortir.
Si aujourd'hui la roche est pauvre en minerai, à l'époque de la colonisation espagnole on extrayait des tonnes d'argent pur. Il se disait qu'avec tout l'argent extrait, on aurait pu construire un pont en argent de Potosi jusqu'en Espagne.

Pour la petite histoire: Dans chaque mine on trouve EL TIO. Ce personnage est le symbole des mines et porte bonheur aux mineurs. Tous les mardis et les vendredis ils lui offrent des feuilles de coca, des cigarettes et des boissons afin que ce dernier les protège pendant leur dur labeur. En quechua, la consonnance "D" n'existe pas. El Dios (le Dieu), se prononçait donc El Tios, puis le S a disparu. Il ressemble au diable parce que les espagnols croyaient que les Incas creusaient la terre pour atteindre celui-ci alors qu'il cherchaient l'argent. Il possède aussi un énorme phallus, symbole du machisme. En effet les femmes n'ont pas le droit de travailler dans les mines, elles porteraient malheur. Ceci dit, pendant la guerre contre le Paraguay en 1932, quelques femmes se sont déguisées en hommes pour pouvoir entrer dans les mines et gagner de l'argent pendant que leur mari était en guerre. Pachamama, la terre mère, déesse inca, s'est bien fait bernée...

2 commentaires:

  1. La maison de la monnaie à Potosi ..., ça me rappelle quelque chose, je crois bien avoir vu des photos similaires il y a une trentaine d'années... J'en connais un qui doit faire marcher la boite à souvenirs.
    Il me semble que Caro, tu avais la côte dans la mine, Adrien sois vigilent STP, tu nous la ramènes !!!
    Biz

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  2. tu aurais fait ma taille, tu n'aurais pas eu besoin de te plier en duex.... ah ah ah ah

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