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Russie

mardi 9 novembre 2010

Arequipa

Arequipa la blanche est une ville magnifique, calme (si on fait abstraction des klaxons incessants des taxis) et agréable. D'après la légende, la quatrième Inca, Mayta Capac, émerveillé en découvrant cette vallée aurait ordonné à sa suite "Ari, quipay" c'est-à-dire "Oui, restons". Certains chercheurs pensent que la ville doit son nom à la présence d'indiens aymara originaires de la région Titicaca avant la période Inca. Ari signifie "le sommet" et quipa "situé derrière" en aymara. Arequipa se trouve en effet à seulement 17 km du Misti, volcan qui a causé de nombreuses tragédies.
La ville, crée en 1540 possède un pont métallique créé par Monsieur Eiffel en personne, de nombreuses églises, une place centrale magnifique, un cathédrale aux caractéristiques uniques et un monastère qui a fait la réputation de la ville.
La cathédrale se trouve sur la Plaza de Armas, la place des armes. Tous les batîments qui entourent cette place sont en sillar, pierre blanche travaillée en forme de parallélépipèdes. Des balcons à colonnades ornent 3 côtés de la place. La cathédrale construite en 1656 fut détruite par un incendie en 1844 puis reconstruite. En 1868 c'est un tremblement de terre qui la rase presque entièrement. Les habitants la rebatissent mais en 2001 un séisme a raison de l'une des 2 énormes tours.
La cathédrale est la seule église du Pérou à occuper une place sur toute sa longueur. La chaire a été sculptée en France, les orgues, qui seraient les plus grandes d'Amériques du Sud, ont été offertes par la Belgique (abîmés pendant le transport ils ont sonné faux pendant un siècle), l'autel et les 12 colonnes représentant les apôtres sont en marbre. Moins de 100 basiliques dans le monde sont autorisées, comme elle, à déployer le drapeau du Vatican.
A 10h c'est messe. Les touristes n'ont plus le droit de se déplacer ni de prendre de photos. Au cas où on ne respecterait pas le silence, on nous met dehors. Je me permets donc d'expliquer au garde que n'importe qui à le droit d'assister à une messe et qu'il n'a pas à nous sortir de cette façon. Un peu de savoir faire ne ferait pas de mal. On est bien, les touristes, pour dépenser, mais faut pas être trop présents non plus !

A Arequipa se trouve un musée exceptionnel : le musée Santaurio.
Il présente le corps gelé de "Juanita, princesse des glaces", une jeune Inca sacrifiée au sommet de l'Ambato voici plus de 500 ans.
En 1992, Miguel Zarate, alpiniste péruvien, découvre de curieux fragments de bois évoquant un site funéraire au sommet de l'Ambato (6310m). Il persuade Johan Reinhart, alpiniste-archéologue américain, de refaire l'ascension avec lui. Des éruptions du volcan voisin avaient projeté une couche de cendre sur le site, ce qui avait fait fondre la neige. Les deux alpinistes trouvent une statue et des offrandes mais aucune trace de corps. Ils décident de faire rouler des rochers et de les suivre. C'est alors qu'ils découvrent la momie d'une jeune inca qui avait dévalé la montagne lorsque son "cercueil" de glace avait fondu. Grâce aux températures son corps ainsi que ses vêtements, son sac, ses chaussons sont restés presque intacts pendant 500 ans! Les incas qui vénéraient les montagnes comme des dieux offraient ponctuellement des sacrifices humains, en particulier des enfants, pour se prémunir des éruptions volcaniques, des avalanches et des catastrophes climatiques. Cette jeune fille, fille d'une famille riche et certainement très belle comme il se devait pour être sacrifié, était originaire d'Arequipa. Elle a dû marcher 580 km pour se rendre à Cuzco et être présentée à l'Inca avant d'entreprendre l'ascension de l'Ambato. Elle était accompagnée d'un prêtre ainsi que de porteurs. Pour résister au froid et à la fatigue, ils buvaient de la chicha, alcool de maïs, et machaient de la coca. La jeune fille, surnommée Juanita, n'est pas morte de froid ni de fatigue comme on le présumait à sa découverte mais d'un coup violent au crâne. Elle a été installée en position assise dans un trou où elle est restée endormie 500ans. Les enfants acceptaient d'être sacrifiés puisque d'après leur croyance ils devenaient à leur tour des Dieux. Au total, on a retrouvé 20 victimes de sacrifices incas sur les sommets des montagnes andines depuis 1950.
Personne n'explique cependant le fait que les incas pouvaient atteindre de telles altitudes sans matériel, sans bouteille d'oxygène, par de telles conditions climatiques.

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